9 mars 2010

Les descentes dignes de la Gestapo le soir dans la chambre



"Prénom Nom", viens ici ! Braillait-elle en allumant la lumière à fond dans la chambre alors que ma sœur et moi étions endormies depuis un moment déjà... Je me levais en chemise de nuit encore à moitié endormie et terrorisée par la peur, car je savais, comme à chaque fois que ça allait être parti pour une bonne heure de hurlements, reproches, et de gifles, en pleine nuit, et qu'il allait falloir se rendormir après, toujours aussi terrorisée, car parfois, il y avait une deuxième descente ! Ben oui, c'est trop marrant de foutre la trouille deux fois de suite, hein !

Les raisons de ces crises d'hystéries hebdomadaires : J'avais mal rangé le linge dans mon placard, rangé des vêtements portés une fois avec des vêtements propres, mal plié les pulls, abîmé un pantalon en tombant et avoir voulu le dissimuler, mal rangé des papiers et des cahiers dans mon bureau... S'en suivait généralement une fouille en règle de mon cartable, au cas où il y aurait eu des choses compromettantes dedans (un petit mot d'un amoureux : sacrilège !), etc... Que des choses extrêmement graves quand on a entre 8 et 12 ans (je repère à peu près les dates à nos différentes maisons car nous avons beaucoup déménagé).

Je me demande comment j'ai pu éviter le bûcher ou la décapitation vu l'offense faite à la Reine-Mère !

Et le pire, c'est que chaque soir en me couchant, j'avais peur que ça recommence, j'avais peur TOUS les soirs ! Je me rends compte maintenant que c'était totalement inhumain ! J'aurais vraiment pu devenir folle ! Je ne sais pas comment j'ai supporté ça à cet âge là.*

*penser à vous raconter prochainement pourquoi très sérieusement à l'époque j'aurais préféré être orpheline plutôt que d'avoir ces parents là...

1 commentaire:

  1. Cela me rappelle des souvenirs aussi. Il n'y a pas très longtemps de cela, une personne, qui savait ce que mes parents me faisaient subir encore aujourd'hui, m'a demandé "mais vous êtes sûre que vous n'avez pas été adoptée" (entre nous je suis persuadée que des enfants adoptés sont parfois plus heureux qu'ils ne pourraient l'être chez leurs parents biologiques). Je lui ai alors répondu : "oui, je sais que ce n'est pas le cas car j'ai déjà vérifié sur le livret de famille" mais toute l'horreur de la situation m'est apparue soudain car, en me rappelant que j'avais vérifié lorsque j'avais 12 ou 13 ans, j'ai réalisé que déjà à l'époque, je sentais que cette souffrance qu'ils m'infligeaient n'était pas normale dans une famille.

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